LESPRI LÉ ZANSET AN LANMÈ KON ATÈ
Durant la déportation de nos ancêtres d’Afrique vers les Amériques et les îles de l’Atlantique, plusieurs millions d’entre eux périrent pendant la traversée et leurs corps furent jetés dans l’océan atlantique. L’océan atlantique est devenu incontestablement le plus grand cimetière du monde.
Pendant les 4 siècles qu’a duré l’esclavage, nos ancêtres étaient généralement jetés dans des fosses communes ou des charniers, sur les habitations des colons sans sépulture. Toute la terre de Martinique contient dans divers lieux et principalement dans les habitations, les dépouilles de nos ancêtres torturés puis tués par les colons.Ces atteintes particulièrement graves au respect dû aux défunts ont été volontairement occultés, du fait de la politique de l’oubli mis en place par le colon qui a tout mis en oeuvre pour nous faire croire que notre humanité remontait à 1848.
Ils nous ont alors délivré des actes appelés « acte d’individualité » nous faisant ainsi selon eux entrer dans une sorte de sous humanité (avant juridiquement nous étions des meubles) puisque sans passé, sans histoire, sans mémoire sans dignité. Ils faisaient de nous, bref, des êtres nouveaux appelés créoles.
C’était oublier que la mémoire qui peut s’évader un temps, ne peut jamais s’effacer totalement. Elle a toujours un point d’ancrage qui lui permet de ressurgir quand le moment arrive. Et ce moment est arrivé pour notre génération de nous débarrasser de la chape d’oubli jetée sur nous par le colon.
Nous avons enfin entendu, l’esprit de nos ancêtres africains qui n’a jamais cessé de nous interpeller, afin que nous puissions agir pour le respect de leur mémoire.
C’est le moment pour nous, descendants de ces milliers d’africains déportés réduits en esclavage et néantisés, de comprendre l’urgente nécessité d’honorer leur mémoire, de nous souvenir de leurs souffrances et d’exiger que leur soit restituer le droit inaliénable de toute personne humaine : la dignité même dans la mort. Cette dignité exige qu’ils bénéficient de sépultures, de lieux d’apaisement où nous leurs enfants pourrons nous recueillir et nous ressourcer.
Intervention de M HOMBEL, représentante du MIR, Mouvement International pour les Réparations, MARTINIQUE, au sommet initié par le GIB, Groupe D’initiatives de Bakou.
Claudette Duhamel, intervention pour le MODEMAS et le MIR (Mouvement International pour les réparations, Martinique), au sommet du GIB, Groupe d’Initiative de Bacou.
Considérant la résolution 15-14 de l’ONU relative aux droits innés et actif des peuples à disposer d’eux-mêmes à travers la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octrois de l’indépendance aux pays