POURQUOI LES DESCENDANTS D’AFRICAINS DEPORTES ET REDUITS EN ESCLAVAGE AUX AMERIQUES DOIVENT SE RECONNECTER A L’AFRIQUE

Date de publication
19/09/2022 - 12:40

Il y a 5 siècles, des dizaines de milliers d’africains furent arrachés à leur patrie et déportés vars les Amériques. Beaucoup ont péri, durant la traversée faisant de cette partie de l’océan atlantique qui relie le continent africain à l’Amérique le plus vaste cimetière de la planète.

Pour ceux qui survécurent commença une longue et terrible histoire de déshumanisation d’humiliation permanente et de tortures.

Les droits élémentaires attachés à la personne humaine furent tous bafoués piétinés. Durant plusieurs siècles ils perdirent totalement le droit au respect de leur intégrité physique, et morale et de la dignité humaine.

Durant 5 siècles, dans l’univers concentrationnaire des habitations esclavagistes, l’horreur régna en maître, accouchant d’une population d’AFRES[1]  humiliée, niée avec pour compagne une souffrance profonde infinie et l’imposition de la culture du maître esclavagiste  comme seul modèle acceptable.

L’AFRES fut sommé de supprimer la mémoire de l’Afrique, et d’accepter de vivre dans le rôle assigné par le maître créole : celui d’un être diminué ; asservi et inculte qui n’a jamais rien crée et qui devait toujours être dominés par les blancs seuls faiseurs de civilisations.

Mais, cette situation aussi désespérante soit elle ne pouvait résister au génie humain toujours à l’œuvre, présent dans chaque être humain et qui lui montre le chemin de vérité même dans les pires moments de son existence.

Dès leur capture et leur arrachement à leur terre natale nos ancêtres déportés réduits à un état moins enviable que celui des animaux, ne cessèrent de résister de toute leur force à ce qu’ils considéraient comme une atteinte à leur humanité, la conscience d’avoir été victime d’une injustice et la nécessité de réparer cette injustice a toujours été présents chez nos ancêtres.

Cette conscience toujours en éveil bien plus forte que tous les actes visant à la dépersonnalisation de l’AFRES, lui donna  la force, le courage, et la détermination de dire NON de se rebeller, d’affirmer son humanité et d’exiger d’être restauré dans ses droits d’être humain.

C’est ainsi que, durant la période esclavagiste aux états unis la revendication de réparation apparait clairement dans des documents écrits par des esclaves et affranchis qui déjà parlaient d’indemnisation de compensation voire d’expiation. Il y eu même des actions judiciaires en ce sens.

Mais c’est dans le vécu d’une culture africaine, interdite par les maitres blancs durant la période esclavagiste, que les AFRES manifestèrent une véritable détermination de résister pour garder le lien ténu qui les liait toujours à l’Afrique.

Cette pratique de la culture africaine présente dans toute l’Amérique et la caraïbe a été une véritable démarche d’auto réparation et a donné lieu à un vrai génie culturel et artistique des Afres malgré la volonté des maîtres de les vider de leur mémoire pour en faire des créoles à la botte de la culture occidentale.

Notre culture ne peut s’appeler créole tant elle traduit à la fois notre souffrance et les savoirs que nos ancêtres nous  ont transmis de manière occulte mais bien réelle.

Nous pouvons donc affirmer que la conscience de la nécessité de la réparation du crime subi a toujours été présente même au pire moment de la période esclavagiste.

Quand dans les colonies françaises vint le au moment de mettre fin à l’esclavage, les autorités coloniales françaises comprirent qu’il leur fallait prendre des dispositions pour que la question de la reconnaissance du crime et celle de la réparation des afro descendants soit occultée afin qu’elle ne puisse jamais se poser.

Ils choisirent d’indemniser les   esclavagistes pour la « perte de leur bien » et de mettre en œuvre pour les AFRES une.une politique de l’oubli et d’assimilation aux valeurs des esclavagistes qui conservaient toutes les richesses du pays.

Les AFRES n’avaient pas le statut d’esclave mais ils vivaient celui d’affranchi soumis à un système de créolisation quasi institutionnelle qui les invitaient à oublier leur cultures ainsi que les tortures et sévices subis et à se soumettre à la culture du maître, à adopter ses goûts, à faire des études dans ses universités d’aspirer à être comme lui.

Il faut dire qu’il nous était enseigner que l’africain n’avait pas de culture, c’était des sauvages, que le blanc l’avait heureusement esclavagisés pour le civilisé d’autant qu’ils s’adonnaient à des pratiques malfaisantes.

Nous étions selon eu un réceptacle de plusieurs races, des êtres singuliers à mi-chemin entre plusieurs espèces humaines avec son génie particulier qui nous situait au milieu de nulle part. De ce fait nous fumes empêcher de vivre notre propre culture pour nous intégrer dans celle du dominant bien meilleure pour notre promotion sociale

Cette  créolisation instituait un véritable système inégalitaire puisqu’il nous niait en tant que personne humaine digne et nous imposait de copier la culture des dominants nous plaçant de fait sous son autorité.

Quand le poète martiniquais Aimé CESAIRE poussa son grand cri nègre, près d’un siècle après l’abolition et plusieurs décennies de créolisation  en  proclamant « nègre je suis », on aurait pu penser que ce premier cri allait être suivi d’actions pour faire reconnaitre l’injustice qui frappait les afro descendants et l’impérieuse nécessité d’une réparation.

Mais ce cri se perdit très vite dans les méandres de la revendication d’une pseudo égalité avec le blanc, et le mirage d’une parfaite assimilation avec la société blanche développée, gage  d’un meilleur avenir pour les descendant des AFRES.

Cependant, la conscience de l’injustice avait été réveillée, et c’est tout naturellement que quelques années plus tard des voix s’élevèrent au sein de nos peuples  pour exiger que la traite négrière et l’esclavage des noirs soient reconnus comme des crimes contre l’humanité et qu’ils soient réparés par les anciennes puissances esclavagistes. Le combat fut mené d’abord aux Etats unis puis par nos peuples encore sous domination dans la caraïbe, s’étendit à toute la Caraïbe et à l’Afrique.

Grace aux actions de nos associations, nous avons obtenu que l’Etat français reconnaisse que la traite et l’esclavage constituent des crimes contre l’humanité.

C’est un pas considérable qui ouvre la voie à la réparation même si la France a prétendu l’exclure de sa loi. Des associations dont le MIR s’en sont d’ailleurs saisies pour déclencher une action judiciaire en réparation.

Aujourd’hui c’est l’union européenne qui prend des positions allant dans le sens d’une réparation par les anciennes puissances esclavagistes des conséquences de l’esclavage.

Le combat pour la réparation est devenu international, il s’assume et s’organise malgré l’hostilité des nations occidentales qui font tout pour le faire échouer.

Notre combat ne sera pas gagné sans l’union de tous les afro descendants quo doivent tous y participer, être tous présents, unis et  solidaires pour faire ce long chemin.

Nous les AFRES avons été trop longtemps coupés de notre matrice originelle. Le moment est venu de faire table rase des ruses et manœuvres de l’occident pour nous diviser et nous empêcher d’agir ensemble.

Le moment est venu de nous reconnecter à notre terre mère et à nos frères d’Afrique, au sein des convois, outils utilisés par nos ancêtres pour survivre dans l’enfer du système esclavagiste.

Concept conçu par les esclaves, « les convois » ; sont des « sociétés d'esclaves » considérées à L’époque comme émanant des « nations » d'esclaves et des regroupements auxquels elles avaient pu donner lieu, dès le début de la colonisation et du système esclavagiste, d'une plantation à l'autre, voire d'une île à l'autre. Ces convois étaient considérés par les autorités coloniales comme de redoutables pôles d'informations et d'organisations clandestines des esclaves, « difficilement contrôlables ». (La France a-t-elle aboli l’esclavage ? de Nelly SMICHDT).

C’est sous l’impulsion d’hommes et de femmes militant depuis 1992 pour que l’esclavage soit reconnu comme crime contre l’Humanité que les convois du Mouvement International pour les Réparations ont été institués en 2001. Ces convois sont des espaces de rencontres mobiles où s'expriment les uns et les autres autour de thèmes concernant la situation de nos peuples afro descendants. Les convoyeurs aiment à se déplacer avec des drapeaux panafricains et ceux qui identifient leur pays d’origine.

Chaque convoi renferme un moment de réflexions profondes autour de nous-mêmes.

C’est un lieu de thérapie qui favorise la communion avec nos ancêtres qui nous guident dans les étapes devant nous mener à une réparation intégrale des afro descendants.

C'est l'illustration pratique d'un appui incontestable aux actions judiciaires menées sous l’autorité des dirigeants du MIR, accompagnés de leurs avocats, contre l'état français et ses alliés.

La volonté de faire connaître cette démarche à nos frères et sœurs africains est une des priorités du président G. MALSA qui visent à leur faire savoir que nous souhaitons participer à la Renaissance Africaine qui est en marche.

C’est Donc à travers cet unique outil qui est le nôtre que nous avons voulu entrer en relation directe avec nos frères et sœurs du continent africain.

C'est un voyage de retour. Un retour aux sources, certes !

Mais pas n'importe comment !

Un voyage-retour volontaire et non imposé.

[1] Africains Réduits en Esclavage