COMMUNIQUÉ SUITE À L’ANNONCE D’UN NON LIEU DANS L’AFFAIRE DU CHLORDÉCONE

Date de publication
17/03/2021 - 12:59

Le juge d’instruction de Paris chargé d’instruire la plainte déposée par des associations écologiques, suite à l’empoisonnement des populations Guadeloupéenne et Martiniquaise par les gros planteurs békés, a indiqué qu’il envisage de prononcer un non-lieu, au motif que les faits seraient prescrits et que certaines pièces dont il est fait référence dans le rapport de la commission parlementaire auraient disparus.

Les associations soussignées :

RELÈVENT qu’une fois encore que la justice française persiste à bafouer notre dignité en
estimant que nos peuples n’ont aucun droit à réparation.
CONSTATENT que le juge d’instruction dispose dans ce dossier d’éléments qui exclut qu’il
puisse prétendre que l’action des associations est prescrite car :

  • Seuls les planteurs békés qui sont allés faire du lobbying dans les ministères durant
    plusieurs années connaissaient le degré de toxicité du produit puisque l’autorisation
    d’utilisation de mise sur le marché leur a été refusé à plusieurs reprises le produit étant
    classé en catégorie A hautement toxique. Eux seuls savaient qu’ils étaient en train
    d’empoisonner nos populations,
  • Les ouvriers agricoles qui l’épandaient à mains nues dans les plantations de bananes
    l’ignoraient,
  • Les populations empoisonnées via leur consommation de produits agricoles et d’eaux
    l’ignoraient et ce d’autant que non seulement l’effet nocif de ce pesticide a été très lent et que
    la relation entre l’empoisonnement dont elles ont commencé à ressentir les effets et le
    chlordécone a été mise en évidence par des études qui ont eu lieu après l’année 2003,
  • Comment dès lors pouvaient-elles agir contre les lobbys békés et les fonctionnaires de l’état
    véritable association de malfaiteurs, qui avaient enclenché cet empoisonnement,
  • Quand les associations écologiques saisissent le juge pénal, la relation entre les cancers et
    autres maladies graves et le chlordécone venait d’être mise en évidence.

AFFIRMENT EN CONSÉQUENCE

Qu’il ne puisse y avoir AUCUNE PRESCRIPTION dans cette affaire et la position du juge
d’instruction relève d’une volonté manifeste après plus de 15 ans d’instruction d’enterrer
ce dossier et d’absoudre les puissants groupes békés et les ministres impliqués,
Que concernant des pièces prétendument disparues, il est manifeste que ce juge ne les a guère
recherchées dans sa volonté de classer l’affaire, puisque le président de la commission
parlementaire a déclaré qu’elles lui avaient été remises.

Les organisations soussignées qui mènent depuis plusieurs années une lutte pour la
réparation des crimes contre l’Humanité :

CONSTATENT QUE
Nos peuples vivent un drame sanitaire terrible qui impacte toutes les générations
Nos ainés meurent, nos parents meurent, nos enfants meurent, sous nos yeux victimes de
la soif d’argent des békés comme du temps de l’esclavage,
Chez les ouvriers agricoles l’hécatombe est terrible. Cette catégorie sociale a été décimée
après avoir souffert des années sans savoir quelle était l’origine de leur calvaire.
Nous subissons un génocide lent mais certain !
ESTIMENT QUE
Nous n’avons plus le droit de continuer à nous taire et à accepter ce qui n’est pas une fatalité mais
un crime,
Nous avons le devoir d’agir contre cette énième atteinte à notre droit à la vie,
APPELLENT A LA MOBILISATION de toutes les forces vives du pays.
N’acceptons plus que la justice nie notre humanité !
Unissons nos forces contre ce fléau qui nous frappe et d’exiger que les auteurs de ces crimes
contre l’humanité rendent des comptes et soient condamnés !
Soutenons toutes actions visant à obtenir Justice pour nos peuples !