IL APPARTIENT A KEZIAH NUISSIER DE RECUSER LES JUGES PARTIAUX DE FORT DE FRANCE

Date de publication
23/03/2021 - 16:30

Le parquet et deux syndicats de magistrats du siège du tribunal judiciaire de Fort de France ont décidé de lancer une sorte de fatwa contre les avocats de la défense de Kéziah NUISSIER.

Les voilà qui menacent les deux avocats de Kéziah de poursuites pénales et disciplinaires pour de prétendus propos honteux tenus à l’encontre d’un magistrat du parquet.

 A cette attaque particulièrement violente et brutale,  les avocats de Kéziah répondent dans un communiqué de presse  qu’ils ne sont pas en rupture avec le tribunal mais avec certains des membres du parquet et avec les syndicats des magistrats qui violent la présomption d’innocence.

Dans ce communiqué ils invitent les magistrats à plus de réserves car ils pourront à la lecture du dossier se dédire.

Nous supposons que cette invitation s’adresse aux  magistrats ne font pas partie des deux syndicats qui violent la présomption d’innocence mais qui ont tout de même un préjugé défavorable envers Kéziah puisqu’ils pourraient se dédire.

Ainsi nous nous trouvons dans une situation ou l’ensemble du parquet et de la magistrature du siège de ce tribunal ont fait la démonstration de leur hostilité envers Kéziah et sa défense.

Et la défense de manière surprenante dans un pays comme la Martinique, espère que certains de ces juges pourraient se dédire ?

On peut comprendre que ces avocats n’entendent pas contester la légitimité des magistrats européens œuvrant dans la colonie Martinique. Il n’est pas donné à tout le monde de pratiquer une défense de rupture qui exige un certain courage. Mais on a du mal à comprendre un positionnement consistant à dire nous voulons que notre client soit jugé en Martinique par ces juges partiaux.

Car enfin, l’issue de ce procès est prévisible : ces magistrats, siège et parquet confondus, ont déjà décidé de faire condamner la défense. Ils condamneront le prévenu sans sourciller.

Les magistrats qui œuvrent dans les colonies ne sont pas des enfants de cœur. Ils sont en service commandé comme la gendarmerie et l’armée française.

Ils n’ont aucune légitimité pour juger quiconque en Martinique. Ils ne sont donc pas les juges naturels de Kéziah.

Quand de surcroit, ils sont d’une partialité aussi évidente, ils se situent à mille lieux de la Justice.

Face à une telle situation, la défense ne doit jamais perdre de vue l’intérêt de son client.

Et l’intérêt de Kéziah est d’avoir un procès le plus proche de l’équité possible, ce qui implique qu’il soit jugé par des magistrats les plus objectifs possible.

C’est pourquoi il ne doit être en aucun cas jugé par les juges siégeant au tribunal judiciaire de Fort de France.

La défense sait très bien nous sommes dans un cas de suspicion légitime qui permet de soustraire Kéziah à de tels juges qui en condamnant sa défense l’ont condamné d’avance.

Or, Ils ne veulent pas de dépaysement du dossier estimant que ce serait le parquet qui en créant un climat de tension ferait tout pour priver la Martinique d’un « procès fondamental ».

Ainsi, ces avocats estiment devoir mettre en péril l’intérêt de leur client pour ne pas priver la Martinique un procès fondamental. Est-ce bien le mandat qui leur a été donné par Kéziah qui me semble-t-il s’attend d’abord à être défendu devant à un tribunal impartial.

En outre, cette argumentation ne résiste pas dans le contexte actuel où la diaspora martiniquaise, guadeloupéenne et guyanaise se mobilise très fortement à l’occasion de tels procès qui par-delà les violences policières posent la question fondamentale du respect par l’état colonial français de notre dignité humaine.

En effet, renvoyer Kéziah devant un tribunal correctionnel pour être jugé pour des faits imaginaires après qu’il a été violemment frappé par les militaires de la gendarmerie relève d’un mépris sans nom envers nos peuples, d’une volonté d’affirmer sa domination et de faire savoir qui est le Maître.

Ce sera l’occasion de donner à ce procès sa véritable dimension et faire connaitre au Monde l’empoisonnement de notre peuple par la France et ses alliés békés ainsi que le sort réservé à ceux qui exigent réparation et justice.

Il appartient donc à  Kéziah NUISSIER, poursuivi injustement et en passe d’être jugé par un tribunal hostile et partial, de faire cette demande de renvoi devant un autre tribunal pour suspicion légitime et non pas au parquet de solliciter le dépaysement continuant ainsi  son entreprise de nuisance et de déstabilisation.

Le 19 novembre 2020
C. DUHAMEL

 

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